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HELLFEST – Bilan Jour 3 et 3 bis : « Devil Church ».

18:31

       C’est dimanche, le dernier jour de concerts et aussi celui ou plusieurs festivaliers plient bagages. Pour d’autres le dimanche c’est le jour où ils vont à la messe. Dee Snider, le chanteur de Twisted Sister, a bien dit la veille que le « problème » du Hellfest c’est que le dimanche on ne pouvait pas aller à la messe. Il a alors dit que notre messe serait la sienne. Mais ma messe à moi je l’aurai ce soir avec Ghost. En me levant ma première pensée est pour eux, les membres de Ghost, parce que c’est LE concert que j’attends plus que tous les autres. Ce matin le réveil est difficile. Les premières douleurs se font ressentir, surtout au niveau de mes pieds qui subissent depuis 3 jours l’humidité et la raideur de mes bottes en caoutchouc. Mais ni une ni deux je me lève et je programme ma journée avec les copains. C’est décidé, aujourd’hui nous ne nous ferons pas avoir par l’attente interminable aux entrées. Vintage Trouble, Dragonforce, Gojira, Megadeth, GHOST et Black Sabbath seront au rendez-vous.

« The Art of Partying »

       Vers 11h00, Dylan, Maelle, Rémi, Morgan et moi quittons le campement pour nous rendre à l’Extreme Market où Maelle et moi voulions faire un tour pour acheter une bricole chacune. Bizarrement on sent que c’est le dernier jour. Les allées sont moins bondées. C’est peut-être aussi dû au fait que ce n’est que la fin de matinée mais je ressens comme un vide. Notre virée shopping ne dure pas plus de quinze minutes et je ressors avec un nouveau patch pour ma veste. Un joli patch rose Twisted Sister. Je voulais marquer le coup quant au concert de la veille qui m’avait tant faite vibrer et qui m’avait tant faite pleurer. Une manière de me souvenir de toutes ces émotions et aussi un moyen de rendre ma veste encore plus stylée qu’elle ne l’est déjà. Je ne sais plus exactement ce que Maelle a acheté. Nous nous sommes vite tous retrouvés à l’extérieur puis nous avons fait la queue pour passer la sécurité et pour atteindre les scènes. Contrairement aux autres jours nous sommes arrivés bien en avance par rapport aux concerts que nous voulions voir. Nous nous sommes alors autorisés une pause bière et grignotage. Maelle et moi trinquons et Dylan nous ramène des nuggets de poulet saucé de moutarde.

"Tchin !"
       Nous fendons ensuite la foule pour un premier rang en face de la Mainstage 1 pour voir au mieux Vintage Trouble. Manque de pot nous nous retrouvons au quatrième rang, des gens étant déjà présents pour le groupe d’avant : Municipal Waste. Nous nous asseyons et j’observe alors les gens autour de moi. Plein d’hommes aux cheveux longs à l’horizon. Mon envie de faire des tresses fait un retour fracassant et il faut que je la contienne. J’ai demandé à Maelle si elle acceptait de me laisser lui tripoter les cheveux et elle a accepté avec un grand sourire car ça l’arrangeait bien. Je me suis lancée dans une coiffure sophistiquée de trois tresses entremêlées. L’homme en face de moi me regardait avec de grands yeux ébahis, sûrement impressionné par la rapidité avec laquelle je m’exécutais. En même temps avec la crinière que je me tape j’ai beaucoup d’entraînement.

       Peu après ça, les musiciens de Municipal Waste entrent sur scène. Maelle et moi sommes directement charmées par le bassiste. Cheveux long, lunettes de soleil, barbe, style invraisemblable et bandana, tout ce qui peut faire chavirer nos petits cœurs fragiles. Leur décor est assez violent. Police d’écriture enragée et illustration de Donald Trump se faisant exploser la tête, quelle ambiance ! Le concert commence sur les chapeaux de roues. La musique est entraînante mais aussi violente que le décor, ce qui promet alors d’être sportif pour nous devant car nous risquons à tout moment d’être pris dans un mouvement de foule et de nous prendre des slameurs sur la tête. Ça n’a pas manqué. A peine avions nous eu le temps de nous positionnés correctement que les premiers slameurs arrivaient. Nous les transportons tant bien que mal vers le devant des barrières mais c’est toujours le même souci pour moi, je suis trop petite et je me mange des pieds, des fesses et des coups de coudes dans le crâne. Rien de bien méchant cependant. Tout ça est toujours fait de manière « courtoise » dans le sens où chacun fait attention à l’autre. Un peu plus tard nous sommes témoin d’un Wall of Death assez impressionnant donc voici un morceau que j’ai pu filmer de l’intérieur :



       Nous avons aussi pu participer aux pogos et c’est là que je me suis fait mal au dos. Je suis tombée à la renverse sur les gens de devant, poussée par un homme qui est lui-même tombé. Chaque année c’est la même chose, mon dos déjà endommagé subi de nouvelles attaques. Je ne me suis tout de même pas laissée abattre, j’ai continué de profiter. C’était très drôle de pousser les gens volontairement et de me faire pousser à mon tour. J’ai perdu quelques cheveux dans la bataille, me prenant sans arrêts le bracelet clouté de ce pauvre Rémi qui n’arrêtait pas de me sauver des slameurs en les rattrapant à ma place. La fin du concert était la bienvenue. Nous étions en sueur tellement nous avions bougé et transporté de personnes à bout de bras. Morgan n’en pouvait plus, Maelle, Dylan et moi étions morts de rire et Rémi était fatigué. Nous nous sommes reposés par terre le temps que le concert de la Mainstage 2 prenne le relai, nous voulions être aptes à suivre celui de Vintage Trouble qui lui succéderait.

Back to the 60’s.

       Nous ne prêtons pas franchement attention à la Mainstage 2 étant trop épuisés par le concert que nous venions de vivre. Cependant une chose n’a pu nous échapper. La chanteuse du groupe qui se produisait à lancer à la foule : « c’est pas parce que je suis une meuf que vous ne devez pas montrer vos seins les filles ! » S’en est suivi un bon gros fou rire dans notre bande. Cette phrase restera longtemps dans les annales à mon avis.

       Pendant ce temps le décor de Vintage Trouble est monté. Très sobre mais il en jette quand même. A la fin du concert de la fille en manque de miches, l’ambiance monte de notre côté. Les instruments sont installés et testés par les techniciens. Dylan et Maelle frétillent car eux ont déjà vu le groupe deux fois en concert. Ils nous assurent que ça va nous plaire car ça envoyait du lourd. Je n’en doutais pas une minute, Dylan m’ayant fait découvrir le groupe avant le fest’ et j’avais beaucoup aimé.

(crédit : Maelle)
       Nous nous levons portés par la foule qui se rapproche de nous et de la scène. L’heure fatidique arrive. Les musiciens font leur entrée et nous perdons définitivement Dylan et Maelle qui pour une fois fangirlent plus que moi. Vêtus de tenues sorties tout droit des années 60 ils nous immergent directement dans leur univers teinté de soul, de rock n’ roll et intensément rhythm & blues. Le chanteur au charisme de feu et à la voix d’or enchaîne avec ses potes des morceaux plus entraînants et détonants les uns que les autres. Je suis subjuguée par leur bonheur d’être sur scène et par la qualité du live qu’ils nous proposent. Je ne suis aucunement déçue et je le fais comprendre à Dylan quand il se tourne vers moi pour avoir mon avis sur le show. Je vis le truc comme un concert d’un de mes groupes préférés. Je danse, je chante, je crie, je m’éclate comme une dingue malgré la fatigue et la souffrance infligée par mon dos. A un moment, le groupe décide de jouer son titre phare. Dylan me dit que le chanteur a pour habitude de se lancer dans le public et de le parcourir en slam. Rares sont ceux qui se le permettent. Un contact aussi rapproché avec une foule en délire en effraie plus d’un mais pas lui apparemment. Il descend de la scène, monte sur les barrières avec l’aide des membres du staff et fend la foule tout en chantant. Au milieu des 15 premiers rangs, un cercle se forme autour de lui. Il chante toujours. Je tente de l’apercevoir mais la foule est trop compacte. Il passe la quasi-totalité du morceau avec « nous » puis nous le ramenons en slam vers la scène. Je n’ai jamais autant apprécié une nouveauté. On sent que le groupe ne fait qu’un avec son public et ne vit que pour ça. J’ai même failli verser une larme quand ils nous ont parlé d’un de leurs amis décédé et quand ils nous ont demandé de suivre et de lever les bras au ciel pour lui rendre hommage. C’est ce genre de moments d’émotions qui transportent réellement un public dans un autre monde pendant un concert. Le temps est passé très vite dès lors. Nous avons eu l’impression que c’était bien trop court. Je serais bien restée plus longtemps dans les 60’s mais le futur à fait son retour.

       J’ai pris la décision de laisser les copains et de rentrer sur le campement car mon dos me faisait trop souffrir. Je voulais être sûre de pouvoir être en forme pour le concert de Ghost du soir-même. J’ai pris la direction de la sortie, des étoiles plein les yeux et une envie certaine d’écouter du rockabilly.

Une petite pause bien méritée.

       Sur mon chemin vers le campement, j’ai croisé une dame qui distribuait des journaux. J’en ai pris un pour voir ce qu’il était dit du Hellfest. Je l’ouvre et commence à le lire en marchant, c’est alors qu’une voix derrière m’interpelle : « quelles sont les nouvelles du jour ? ». Un homme que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam a l’allure plutôt sympathique et portant un haut de forme venait de s’adresser à moi de la manière la plus naturelle qui existe. J’ai donc répondu que la une rappelait l’hommage fait à Lemmy Kilmister la veille. Je lui demande ensuite son nom et nous continuons notre chemin vers le campement. Arrivé au carrefour des Red Camp et White Camp il me dit que c’est ici que nous devons nous séparer, mais pour moi il est hors de question de le laisser s’échapper si vite alors qu’il a été des plus courtois et intéressants avec moi. Je l’invite à boire une bière sur notre camp et il accepte avec joie. Je lui raconte les concerts de la matinée et lui ceux qu’il a pu faire depuis le début du festival. C’est toujours très intéressant de discuter avec des gens qu’on ne connait pas et Gwendoline et Hervé, qui eux étaient en train de plier bagages, étaient d’accord avec moi. Nous avons tous les quatre partagé un verre et papoter pendant plus d’une heure. Notre inconnu nous quitte ensuite et Morgan revient sur le camping après le concert de Dragonforce pour prendre de mes nouvelles. Mon dos à ce moment-là n’allait pas franchement mieux. J’ai donc décidé de rester au campement jusqu’au concert de Megadeth pour être sûre de survivre à celui de Ghost.

       C’est peu après la venue de Morgan que Jej est arrivé à son tour. Nous avons longtemps parlé tous ensemble, puis les autres nous ont rejoints à un moment ou un autre. C’est vers 20h30 que nous reprenons la direction de l’enceinte du festival. La douleur était toujours là mais, au stade d’excitation où j’étais rendue à l’idée de voir Papa Emeritus et ses Nameless Ghouls, je ne la sentais plus vraiment. Nous sommes arrivés pile à la fin du concert de Amon Amarth qui précédait celui de Megadeth. Toute la fatigue du weekend s’est faite ressentir à cet instant précis. Je me suis donc assise côté Mainstage 2 pour être sûre d’être bien placée pour Ghost. Morgan et Jej à mes côtés, j’ai assisté de loin au show tonitruant de Dave Mustaine et ses potes. Je n’en avais pas grand-chose à faire à vrai dire. Mon envie de les voir était surpassée par celle d’assister au concert de Ghost de manière descente. On m’avait trop teasée sur leur performance, je ne pouvais pas me permettre de ne rien voir.

« From the pinnacle to the pit »

       Quand Megadeth a joué son dernier morceau, Jej est parti pour un autre concert. Morgan et moi nous sommes alors avancés le plus possible vers le devant de la Mainstage 2. Nous avons fini au 3ème rang sur la droite de la scène. Le placement était quasi idéal. Je voyais bien, ceux de devant n’étaient pas trop grands et l’angle me permettait de distinguer la scène dans son entièreté. Dans les écrans géants on pouvait la foule de plus en plus dense à notre niveau. La réputation des shows de Ghost avait fait son travail et ramené beaucoup de monde. Le concert s’est ouvert sur les premières notes de Spirit et autant dire que je n’ai jamais vu un début aussi bien choisi. Une montée progressive qui n’a fait qu’encore plus attiser le public déjà conquis. Mes yeux se sont écarquillés quand Papa Emeritus s’est approché de là où nous étions. Je le voyais enfin, je n’avais attendu que lui. Le fangirlisme était à son apogée. Je pensais avoir vécu le pire devant Twisted Sister mais finalement ce n’était rien face à mon état d’esprit devant lui. Je ne vous parle même pas de la prestance des Nameless Ghouls qui, comme vous le savez sûrement déjà, sont masqué et qui ne peuvent donc compter que sur leur gestuelle et leur talent pour captiver l’audience.

(crédit : Clara)

       Sur les conseils de Dylan, au lieu de vous rédiger un baratin monstre pour vous décrire le concert pour lequel j’ai le plus fangirler, je vais vous faire une checklist qui vous permettra de comprendre comment j’ai vécu la chose.


   Crier comme une imbécile quand les Nameless Ghouls sont entrés sur scène                    
   Faire peur aux mecs devant avec ma voix qui porte                                                                  
   Manquer de mourir d'un infarctus quand Papa Emeritus est apparu                                      
   Chanter plus fort que la quasi totalité du public pendant Year Zero                                  
   Mouiller ma culotte quand Papa Emeritus a dit "baiser" au lieu de "consevoir un enfant"
   Attraper un faux billet et un préservatif à l'image du groupe                                            
   Pleurer toutes les larmes de mon corps pendant Monstrance Clock                                  
   Ecrire ce paragraphe sur le concert de Ghost en regardant le concert de Ghost                

       Même si cette checklist est précise je me dois de vous décrire le dernier morceau du concert, Monstrance Clock. Je crois n’avoir jamais autant kiffé un final. Meilleur morceau du groupe, distribution de préservatifs, chorale d’enfants et feu d’artifices. Comment vous dire qu’ils ont tout déchiré ? Je pense que les larmes de fangirl que j’ai versé en ont été la preuve suffisante pour les personnes autour de moi. Je ne pense pas avoir été la seule à pleurer. J’ai vu Papa Emeritus descendre de la scène pour saluer les fans du premier rang. Il prenait leurs mains et de temps en temps baisait celles femmes qu’il prenait .Ce rapprochement inattendu avec le public n’a fait que renforcer mon opinion du groupe : une putain de tuerie. Vous pouvez voir ce moment ainsi que le concert dans son intégralité sur le site Arte.tv à la rubrique Arte Concert. Je ne peux que vous conseiller de le visionner, ce ne sera que 57 minutes de pur bonheur pour vos yeux et vos oreilles.

Un final de rêve. (crédit : Clara)

Quand il est l’heure de renter à la maison.

Après toutes ces émotions j’ai repris la direction du camping, ne voulant pas gâcher mon plaisir et étant trop fatiguée pour rester voir Black Sabbath. Je n’avais pas franchement de regrets car je les avais déjà vus deux ans plus tôt. Quand tout le monde était rentré, je n’ai fait qu’hurler mon bonheur quand à ce que je venais de voir. Nous avons une nouvelle fois partagé une bière et c’est là qu’un mec est apparu et nous a demandé si on parlait Français pour je ne sais plus qu’elle raison. Raphaël a alors sorti LA punchline du fest : « NO WAY BITCH ! » avec un élan de conviction et une force auxquels on ne s’attendait pas. J’ai tellement ris que j’en ai pleuré, peu après j’ai raccompagné Jej à la sortie du camping comme tous les jours et je suis allée me coucher. Le lendemain il fallait tout remballer et rentrer. 4 heures de route ce n’est pas à prendre à la légère surtout quand on pilote.

       A mon réveil j’avais encore des images de la veille plein la tête. Mais très vite les obligations ont pris le dessus. Faire les valises, plier la tente, démonter le campement… Toutes les choses que l’on n’aime pas faire en festival. Le retour à la réalité promettait d’être violent. Quand on a eu quasiment tout rangé, Agathe aussi folle qu’à son habitude est allée aider les autres campeurs à ranger leur bazar en mode « tuto Youtube ». C’était vraiment très drôle. Dylan et moi nous sommes partagés le gros du matériel et nous avons pris la direction des parkings. Quand j’ai voulu démarrer ma voiture, un bruit étrange s’est manifesté. Une espèce de « tac tac » anormal qui indiquait une panne de batterie. J’ai donc dû faire appel à une dépanneuse et au lieu de partir à 12h00, Morgan (que je ramenai chez lui) et moi sommes partis à 14h30. Le point positif de cette mésaventure a été que nous avons évité tous les bouchons du retour et ce n’est pas négligeable.

       Quand je suis enfin rentrée chez moi, vers 18h30, la première chose que j’ai faite a été de prendre une douche et de me changer. Quoi de plus normal après un festival ?




       Voilà ce qu’il en est pour le Hellfest 2016. J’espère que ces articles bilans vous ont plus, si c’est le cas n’hésitez pas à les partager et à laisser un commentaire !

       En ce qui concerne le metal vous aller en entendre encore parler les prochains mois car j’aurai l’occasion de me rendre aux concerts de Steel Panther à la Cigale le 9 Octobre et de Airbourne au Trianon le 1er Décembre à Paris, sans oublier les annonces pour le Hellfest 2017, so stay tuned !



Maud.




Je vous laisse avec un petit florilège des meilleures photos que mes amis et moi avons pu faire pendant ce weekend mouvementé.


Rendez-vous l'année prochaine monde de l'Enfer !

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