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HELLFEST - Bilan jour 0 et jour 1 : « Highway to Hell(fest) ».
18:39
Jeudi 16 Juin 10h30 c’est le départ pour Clisson. Les
deux dernières années je ne partais que le vendredi matin après une session de
rattrapages à la fac mais pas cette fois. Mon paquetage prêt à être chargé dans
ma voiture avec mes autres affaires pour le campement, j’attends mon ami Morgan
que je prends pour un covoiturage.
Environs une heure et demie plus tard nous arrivons au
Parking P1a non loin du Red Camp où nos amis déjà sur place nous attendaient
impatiemment. Nous nous partageons les charges pour pouvoir tout transporter
d’un seul coup. Au milieu de notre route de la voiture jusqu’au camping, je
tente maladroitement de changer la table pliable que je transporte de position
afin qu’elle ne me détruise pas trop les mains et c’est à ce moment précis que
la gourmette que je portais à mon poignet droit depuis des années cède sous la
pression. Dégoûtée je me présente au vigil chargé de filtrer les entrées vers
le camping. N’ayant pas encore mon bracelet pour accéder à l’enceinte du
festival, j’ai présenté mon billet. Morgan, comme il était VIP, n’en avait pas
et a dû attendre pendant plus de deux heures à l’extérieur le temps que je
fasse les allers-retours nécessaires pour transporter le matériel jusqu’à
l’endroit où s’étaient établis les autres copains et que nous montions le
campement comme il se devait. Pendant l’un
des allers-retours, un monsieur, voyant ma couronne de fleurs, s’est mis à
chanter la chanson des Petits Poneys parce qu’il trouvait que je ressemblais à
un petit poney tout mignon et des glameux se sont arrêtés
pour me dire que je leur plaisais bien avec ma tenue. Ça tombe bien, eux aussi
me plaisaient. On aurait pu bien s’amuser*. Dès le départ les rigolades
s’annonçaient nombreuses.
*ceci est une boutade.
Beau campement n'est-il pas ? |
« Ouh y’a du poil ! »
Le temps d’aller chercher nos bracelets est vite venu.
Nous nous sommes alors précipités vers la sortie du camping, récupérant Morgan
au passage. La queue pour les pass était très longue mais étonnamment, nous
n’avons pas attendu si longtemps que ça. Le point positif quand on fait la queue
dans un festival de musique métal, c’est que les beaux jeunes hommes chevelus
et poilus sont rassemblés en un même point. Moi qui adore ça j’ai bien pu me
rincer l’œil. « Ouh y’a du poil ! » est d’ailleurs l’une des
premières phrases que j’ai prononcées en arrivant sur le site. J’ai sympathisé
avec une dame dans la file d’attente le temps que Morgan récupère son pass VIP
et une vingtaine de minutes plus tard on me posait mon bracelet. Comme je le
présentais il est rouge et noir (normal me direz-vous quand on voit le design
du festival cette année) et il rejoint mes deux autres bracelets des années
précédentes. Petit problème cependant, l’attache qui de métal est passée à
plastique a fini par se resserrer toute
seule dans mon sommeil ne laissant que peu de place pour mon poignet (ma maman
a dû me la couper à mon retour).
Rentrés sur le campement, nous partageons notre premier
apéro en attendant toutes les autres personnes sensées nous rejoindre. L’ambiance
est déjà au beau fixe. Peu à peu tous ceux qu’on attendait arrivent et enfin
nous pouvons tous trinquer. Cette année, nos copains Lyonnais, prévus sur notre
campement se sont mis un peu plus loin car le sol était trop mou et boueux à
leur goût, la pluie s’étant chargée de rendre tout plus compliqué cette année.
L’herbe était sûrement plus verte ailleurs. Est alors arrivé mon ami Jej, avec
qui Maelle et moi nous sommes promenées de nuit à Hellcity, le coin où il est
possible de faire les boutiques et où des stands de marques proposent
différentes distractions. Un pichet de bière à la main, je fends la foule grâce
à ma petite taille et je fais du lèche vitrine à l’Extrême Market. Mon but
était de trouver une jolie bague et un t-shirt à l’effigie du groupe Ghost. En
sortant, un photographe nous interpelle et nous demande s’il peut nous prendre
en photo tous les trois. Amusés nous acceptons et nous plions à l’exercice du
shooting. Il prend deux photos et nous laisse tout sourire en nous souhaitant
une bonne soirée et un bon festival. Je me demandais alors si ce photographe était
un amateur qui avait été attiré par ma couronne de fleurs ou si c’était un
officiel qui prenait tout le monde en photo pour immortaliser l’ambiance et
l’ouverture des portes de l’Enfer. La réponse, je l’ai eu deux ou trois jours
après la clôture du Festival. Il s’agissait bien d’un officiel et la photo a
été publiée sur le compte Facebook officiel du Fest’. Jej m’a tagguée dessus et
j’ai pu alors voir que nous étions magnifiques. Voici la photo en
question.
Une fois retournés au campement, tout le monde était déjà
plus ou moins éméché. Plusieurs sont allés vite se coucher et d’autres, comme
moi et ma meilleure amie Gwendoline sont restés papoter tranquillement. Nous
avons aussi de cette manière pu faire connaissance avec nos voisins de
campement, des punks plus jeunes que nous pour la majorité, un peu poussifs et
aux propos limites pour certains. Ils n’ont pas fait l’unanimité auprès de nous
mais ils ne nous ont pas du tout gênés ce qui n’est pas négligeable. Je me suis
couchée vers 3h30 du matin, après une bonne partie de rigolade avec un des
punks et ceux assez courageux pour être encore debouts. Le programme du
lendemain promettait d’être très chargé et nous priions pour ne pas nous faire
arroser par la pluie annoncée.
Tu ne fais pas le poids.
8h30. Pas de soleil à l’horizon quand j’ai glissé ma tête
hors de la tente. Juste le bourdonnement du Red Camp qui s’éveille. Mon
habituelle envie pressante du matin a laissé place à une soif immense, moi qui
la veille n’avait quasiment bu que des bières. J’avais besoin d’eau. Je me suis
alors levée et peu à peu des têtes sont apparues. Petit déjeuner à la PomPot’
et c’est parti pour le programme de la journée. Je voulais rejoindre Jej pour
le concert de Tremonti et pour ensuite aller voir Nashville Pussy. Seulement je
me suis rendue trop tard sur les lieux, la file d’attente au niveau de la
cathédrale (l’entrée sur le site des concerts) étant tellement immense qu’il
m’aura fallu attendre plus d’une heure avant de rentrer. J’ai quand même pris
le temps de refaire un tour à l’Extrême Market et j’ai effectué mon premier
achat, une jolie petite bague en argent que depuis je porte tous les jours.
Ayant raté Nashville Pussy, je n’attendais plus que
Turbonegro. Je suis cependant arrivée à la Mainstage 2 un peu avant le début de
leur concert ce qui m’a permis de voir un morceau du concert d’Anthrax. Le
chanteur avait une forme épique pour son âge et avait l’air de bien s’éclater
ce qui m’a fait chaud au cœur je dois l’avouer. Quand les musiciens de
Turbonegro sont arrivés, je n’avais qu’une hâte, qu’ils jouent You Give Me Worm, mon morceau préféré.
Leur jeu de scène était énorme et leurs costumes envoyaient du rêve. Pour
résumer le style du groupe on peut dire qu’ils font du Punk gay Norvégien.
Les chansons aux paroles explicites s’enchaînent et je profite un max de les
voir car deux ans auparavant, ils avaient joué dans la Warzone qui à l’époque
était encore un lieu uniquement réservé aux fans de Punk et de Hardcore et qui
avait pour réputation d’être un lieu de débauche et de violence sans retenue,
dans le sens où personne ne faisait attention à personne. Je n’avais alors pu
voir que deux morceaux, ne faisant pas le poids face aux punks présents ce
soir-là. A la Mainstage c’est une autre histoire. Sur le côté où je me trouvais
je voyais tout comme il fallait et j’étais loin des mouvements de foule. En
parlant de mouvement de foule, les membres du groupes ont réclamé un Wall of
Death (pour ceux qui ne suivraient pas, c’est un mouvement qui consiste à
séparer la foule en deux par le milieu et au top départ du groupe celle-ci doit
se réunir en courant). J’ai filmé ce moment mais ma vidéo étant de piètre
qualité je préfère vous dirigez vers le live de ce concert qui a été retransmis
sur Arte Concert : x. A la
fin, on voyait toutes sortes de choses volées dans le public, le plus drôle a
été d’apercevoir un godemichet être lancé de main en main jusqu’à la scène.
Point de vue sympathique pour Turbonegro. |
La Warzone, quand la violence se fait détente.
Après Turbonegro est venu le temps de voir Killswitch
Engage. Ce groupe-ci je le connais depuis un bon moment. Avec ma meilleure amie
nous voulions absolument le voir ensemble. Nous nous rendons alors à la
Warzone, espace que je redoutais comme je l’ai dit plus haut. Mais à ma grande
surprise, elle a été réhabilitée et redécorée. De l’herbe, des murs à la place
des grillages et une décoration style prison plutôt sympa. Pour le coup j’étais
contente d’y être. Jej nous attendait sur le côté gauche et nous disait qu’il
se reposait ce qui me semblait impossible quant à la réputation du lieu.
Pourtant, comme vous le verrez dans l’article bilan du Jour 2, j’ai pu moi-même
me reposer dans la Warzone et faire une sieste.
Gwen et moi avons retrouvée Hervé, Etienne et Alain au
milieu de l’endroit. Par tous les moyens je cherchais à joindre Jej mais la
couverture réseau saturée m’en a empêchée. J’ai vidé la moitié de ma batterie d’iPhone
(et Dieu sait qu’une batterie d’iPhone c’est dur à maintenir) en essayant de
faire partir mes messages qui lui étaient destinés. Il a donc passé le concert
sans nous. De là où j’étais, je ne voyais rien. Mais j’écoutais la musique et c’est
le plus important. La voix du chanteur de Killswitch ne m’était pas familière
ce qui était normal, mais je ne l’ai su que trop tard, car le chanteur n’était
pas le même que du temps où moi j’écoutais ces morceaux. Le concert m'a quand
même paru de qualité. Ils ont su mettre l’ambiance et j’ai pu m’en contenter. A
la fin, Gwen décide de partir avec Alain voir Hatebreed et Hervé, Etienne et
moi sommes allés nous restaurer à l’espace derrière le Kingdom of Muscadet. C’est
à cet endroit que se trouve le mémorial consacré à Lemmy Kilmister, leader du
groupe Mötorhead, décédé en Décembre dernier des suites d’un cancer fulgurant.
Une statue de 15 mètres a été érigée en hommage à ce père du Metal et un trou
creusé et grillagé permettait d’y laisser ce qu’on voulait. Des cigarettes à
moitié fumées, des capotes neuves, des pièces de monnaie et toutes sortes de
choses qui avaient plus ou moins un lien avec la personnalité « no limits »
du type qu’il était. En la voyant, je dois reconnaître que j’ai eu les larmes
aux yeux. Cet homme que tout bon métalleux considérait comme un dieu avait
enfin un hommage digne de son nom et de son rang. Je pense qu’il aurait été
fier de voir qu’une communauté entière lui vouait corps et âme.
Après avoir voulu laissé ma trace sur ce mémorial, je ne
rêvais que d’un moules/frites. Ce qui m’avait permis de survivre l’année
précédente s’avérait être la star des plats proposés à l’espace restauration. C’est
alors, en me dirigeant vers le stand, que des gouttes de pluie de sont mises à
tomber. D’abord de petites gouttes, rien de bien inquiétant, puis le déluge. N’ayant
rien à me mettre sur le dos ou la tête que ma veste déjà fort humide, un monsieur
est arrivé à ma rescousse en me prêtant sa veste pour m’abriter le temps que l’averse
passe. Hervé et Etienne étant à se faire servir une « mémé box » plus
loin j’étais donc plus ou moins livrée à moi-même. Le monsieur a tenu le coup
le temps qu’une dame me propose un sac poubelle comme imperméable ce que j’ai
aussitôt accepté, ne voulant pas que mon dos mouillé soit une chance
malheureuse de tomber malade. Je peux vous dire qu’avec cet imperméable griffé
Système D j’étais au comble du glamour. Une fois servie, je me suis installée à
une table en forme de menottes que j’ai adoré, si je pouvais avoir la même dans
ma salle à manger ce serait parfait.
Après manger, je suis allée voir Korpiklaani qu’à la base
je n’avais pas très envie de voir. Toujours accompagnée des mêmes coupains, et
toujours dans l’attente de retrouver Jej, j’ai pris la direction du Temple (à
prononcer à l’Anglaise s’il vous plaît). C’était noir de monde. Impossible d’entendre
ou de voir correctement. Hervé, doué d’un sens aigu de la ruse, nous fait
passer sous la tente de l’Altar pour plus de confort. Les 2 endroits étant
seulement séparés par les fils qui maintiennent les toiles debout, il était
alors facile de nous rapprocher. L’ambiance était plutôt sympa même si je n’étais
pas très emballée par le groupe. Plus tard j’avais prévu de voir Overkill mais
je me suis ravisée à cause de la fatigue qui commençait à se faire sentir. Le
concert des Finlandais terminé, je me suis dirigée vers les mainstages et j’ai
pu retrouver Jej. J’ai passé un peu de temps avec lui à discuter et de loin on
pouvait entendre jouer les Dropkick Murphys. Ça avait l’air plutôt cool mais je ne m’y suis pas plus intéressée que
ça. Ma seule hâte à ce moment-là était de voir Rammstein.
« Feuer Frei ! »
Plus le temps passait plus la foule se faisait dense. Il devenait quasiment impossible de se frayer un chemin vers le devant des scènes. Positionnée en retrait je ne voyais rien. Trop petite pour survoler les têtes des autres devant moi je ne pouvais apercevoir que la bordure haute de la Mainstage 1. Alors toute seule, Jej m'aillant quittée pour un autre concert, je décide de rester où je suis pour Rammstein et pour au moins entendre la musique. J'ai rarement vu autant de gens agglutinés les uns aux autres en trois ans d'expérience chez Satan. Les membres du groupe font leur apparition mais même les écrans géants étaient hors de ma vue. Je n'entendais que les sons tonitruants des instruments. J'écoute une, deux, trois chansons et la foule se fait de plus en plus compacte. Dans les circonstances dans lesquelles j'étais : seule et fatiguée, il me paraissait impossible de tenir jusqu'à la fin du concert qui pourtant s'annonçait comme un des meilleurs que j'aurais pu voir et que j'attendais depuis des mois. J'ai alors lâché le morceau et je me suis dirigée vers la sortie, ne supportant plus l'ambiance pourrie de l'arrière du troupeau. J'ai préféré rentrer au campement en me disant que je pourrais voir ce concert en vidéo plus tard. Cette triste décision me semblait être la meilleure, ne sachant plus où me mettre à force à cause de ma petite taille. A ce moment là j'ai croisé plusieurs personnes qui m'ont prise en photo car elles aimaient tout particulièrement ma tenue. Un monsieur à même dit que j'étais la Princesse du Hellfest.Avant d'atteindre le campement j'ai fait une halte aux toilettes sèches. Fabriquées de cartons, les gens avaient alors écrits des tas de choses sur les portes et les murs. Le plus drôle était de lire des spoils intégraux de Game of Thrones. J'ai pris, dans le weekend, deux/trois photos de ces mots qu'on pouvait voir inscrits.
Personne n'était rentré au campement quand je suis arrivée. J'entendais au loin la musique qui se jouait à la Mainstage et j'entendais les gens dire que la pyrotechnie leur donnait chaud. J'ai malheureusement quitté le concert trop tôt. J'ai loupé Feuer Frei et j'avoue que la rage m'a un peu envahie quand je l'ai réalisé. Mais de toutes manières je n'aurais rien vu, à quoi bon.
Quand les autres sont rentrés, j'ai jugé bon de me joindre à eu pour qu'on se raconte mutuellement nos journées et pour partager une dernière bière avant d'aller dormir. Une fois dans la tente j'ai retiré les bottes en caoutchouc que ma maman m'avait conseillé de prendre pour éviter de défoncer mes converses et je ne la remercierai jamais assez pour ça car je les ai porté tout le weekend tellement le sol était impraticable.
Voilà ce qu'il en est pour mon premier jour au Hellfest 2016 ! Je vous conterai bientôt la suite de mes aventures, so stay tuned !
Maud.
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